Pas de chantier sans clause d’insertion

Le rôle de bailleur social ne s’arrête pas à la mise à disposition de logements sains, confortables et abordables. Seine Ouest Habitat et Patrimoine (SOHP) agit pour l’emploi, notamment en réservant, par contrat, des heures de travail aux personnes en insertion. 

Dans le cadre d’un projet initié et porté par le service Médiation de SOHP des ouvriers se relaient depuis plus de 6 mois rue Vignaud et rue Gabriele- d’Annunzio, à Meudon-la-Forêt. Dans ce chantier pas comme les autres, ils travaillent à tour de rôle, deux jours par semaine, sous l’oeil d’un formateur de l’association Médiation Insertion Formation. Chef de chantier et encadrant, Tarek Haddad a fait réaliser aux douze salariés, employés en contrat à durée déterminée d’insertion (CDI), des travaux d’enduit, de peinture et de faïence dans 10 halls des résidences Villebon. L’association mène un chantier d’insertion « remobilisant», qui permet de remettre un pied à l’étrier à des personnes en difficulté. Comme l’explique Sandra d’Odiardi, directrice du service juridique de SOHP, « nous incluons désormais des clauses d’insertion dans tous les contrats que nous signons avec les entreprises de construction et de réhabilitation». Ces clauses (lire encadré en page suivante) sont obligatoires pour toutes les opérations de construction, si le bailleur veut obtenir la participation financière de la Région. Toutefois, Seine Ouest Habitat et Patrimoine, qui a fait de l’insertion sociale une priorité, a étendu ce principe aux chantiers de réhabilitation. M. Mosé, 52 ans, plâtrier-peintre depuis près de trente ans, est ouvrier sur le chantier de réhabilitation : « J’étais autoentrepreneur et j’ai dû fermer mon entreprise. Je me suis retrouvé au chômage. Ce chantier est un tremplin pour me permettre de redémarrer en tant qu’artisan.» M. Mosé a partagé son expérience avec des jeunes, qui, tel Mehdi, 24 ans, effectuent leur premier chantier dans le bâtiment. Orienté ici par la Mission locale de Meudon-la-Forêt, le jeune homme apprécie d’être entouré « d’anciens », qui lui ont appris plein de choses. Les clauses d’insertion sont une opération « gagnant/gagnant » : les entreprises trouvent là une main-d’oeuvre qui leur fait parfois défaut ; les salariés en difficulté d’insertion sont encadrés, formés et rémunérés ; SOHP agit pour la cohésion et l’insertion sociales qui comptent aussi parmi les missions prioritaires du bailleur social. Construction d’un foyer de jeunes travailleurs à Meudon, d’un ensemble immobilier et d’une crèche à Boulogne-Billancourt, réhabilitation de 563 logements… Tous ces chantiers permettront à des personnes en difficulté de retrouver le chemin vers l’emploi.

Les clauses d’insertion

Ces clauses figurent dans les appels d’offres : elles obligent les entreprises à faire réaliser une part des heures de travail liées à chaque chantier par des salariés en difficulté d’insertion. Il peut s’agir de chômeurs de longue durée, de jeunes sortis sans qualification du système scolaire, de travailleurs handicapés, d’allocataires de minima sociaux ou, plus généralement, de personnes considérées comme étant «éloignées de l’emploi». Les corps de métier concernés vont du gros oeuvre à la plomberie, en passant par la peinture, le carrelage, l’électricité, etc. L’entreprise peut sous-traiter l’accompagnement des salariés en insertion à une structure spécialisée ou aussi les embaucher directement.